Il faut caresser le petit chat qui se trouve à la fin de chaque histoire pour revenir au sommaire

Petite histoire pour Célia, Daphné et Alexandre

Pauv' petit chat malade !

je fais du son pour avoir du sens


J’étais un pauvre petit chat plein de puces abandonné des chats et des enfants.


Miaou-miaou !


J’avais trouvé refuge dans une carcasse de voiture oubliée derrière les palissades. Ma mère ne m’avait pas appris à chasser les souris. C’est tout juste si j’arrivais à me mettre un grillon sous la dent et je devais me contenter de tout ce qui tombait sous ma patte. Je risquais rarement une moustache à l’extérieur, car j’avais bien trop peur des chiens





et des matous

qui rôdaient alentour.


Vous imaginez qu’avec un tel régime alimentaire, j’étais une vraie pitié. Je le reconnais. J’étais maigre comme un clou, j’avais le poil collé et toujours un oeil qui pleurait. Je n’osais même pas me regarder dans le rétroviseur.

Un jour, il fit un tel ouragan, qu’emporté dans les airs je me suis retrouvé par miracle dans le jardin d’une grande et belle maison.

Dans une pièce où la lumière brillait des enfants jouaient aux sept familles.

chat à la fenêtre

Une petite fille adorable que les autres appelaient Daphné disait de sa voix cristalline :


- Dans la famille
Peau de lapin, je demande la mère ! Mais c’est à toi Alexandre que je demande, reprit-elle, comme rien ne se passait.


- Ah bon ! Je croyais que c’était à Célia que tu parlais ! dit Alexandre l’apostrophé. Bon, de toute façons, je n’ai pas la mère
Peau de lapin. Pioche ! A moi, reprit Alexandre : À Célia ! je demande : le grand-père Bout de ficelle !


- Mais c’est pas ton tour ! dit Daphné. C’est à Célia de demander !


- Ohhh ! C’est pas juste ! c’est jamais mon tour, grogna Alexandre.


- Dans la famille
Rat d’égout, je demande : le fils, à Alexandre ! dit alors Célia.


- Ah ! le fils
Rat dégueu ! dit Alexandre ! Je ne l’ai pas ! Creuse !


- .........................................

- A toi Alex ! Il dort ou quoi ! dit Daphné.


- Dans la famille
Et ta soeur, je demande : le frère ! fit alors le petit coquin d’Alexandre.


- Mais ça n’existe pas, Alexandre, la famille
Et ta soeur ! dirent en choeur Daphné et Célia. Où est-il allé pêcher ça ?


C’est alors que le petit Alexandre, après avoir réfléchi, de sa jolie petite voix de gentil petit garçon dit :


- Dans la famille
Chat galeux, je demande : le fils !

Alors moi, n’y tenant plus, certain que c’était de moi qu’il parlait, le pauvre petit chat galeux et que c’était moi qu’il voulait, le petit Alexandre, je saute par la fenêtre et je bondis sur la table en ronronnant, persuadé qu’Alexandre allait me prendre dans ses bras !


J’ai eu l’impression d’arriver comme un chien dans un jeu de quilles :


- Ouaouhhh ! Mais d’où vient ce chat tout crotté ? firent ensemble les trois enfants ?


- Mais c’est normal dit Célia, Alexandre a demandé le fils
Chat galeux, alors il y en a un qui arrive, forcément !


Je ne savais plus où me mettre, car j’avais un peu honte de déranger ainsi, on a beau être un chat galeux, on a sa dignité... Mais les trois enfants, qui avaient un coeur gros comme ça, eurent pitié de moi. Célia alla me chercher du lait dans un bol avec des fleurs. Daphné me fit un shampoing sec - parce que les chats, c’est bien connu, n’aiment pas l’eau - et Alexandre, qui adorait bricoler, me confectionna un lit très confortable dans une boite à chaussures. J’avais trouvé une vraie famille...

Alors, quelquefois, pour nous amuser, nous jouons à “Pauv’ petit chat malade !” Vous savez ? c’est un jeu où l’on se met à quatre pattes au milieu du cercle des enfants et puis on va faire “Miaou !” tristement devant celui qu’on a choisi. Il doit vous caresser la tête en disant : “Pauv’ petit chat malade ! Pauv’ petit chat galeux !” en s’efforçant de ne pas rire.

Quand c’est à mon tour de faire le petit chat malade, je pense au pauvre petit chat malade que j’étais et je bénis cet ouragan qui m’a déposé comme la cigogne chez ces enfants si adorables...



Votre papa qui vous aime pour toujours

Papou